A #Butembo, le passage de l’épidémie d’#Ebola a permis de renforcer le système de surveillance dans les structures sanitaires. C’est par exemple la pratique du triage, ce procédé qui soumet tous les patients qui arrivent dans une formation sanitaire, à un certain nombre de questions et de contrôle de température corporelle, au niveau du service d’accueil pour gérer rapidement des situations douteuses. Si cette pratique a été critiquée par les patients au départ, la population a fini par l’adopter compte tenu de son importance dans la prévention des maladies.

Contrôler, détecter et isoler rapidement d’éventuels cas de maladies dangereuses, c’est toute l’importance du procédé de triage. Instauré dans toutes les structures de soins lors de la récente épidémie d’#Ebola, le triage continue aujourd’hui à #Butembo. Et selon le Dr Bienvenu Kasula de l’hôpital Matanda, le triage a permis à plusieurs structures d’isoler des potentiels cas d’#Ebola et beaucoup d’autres maladies. Mais au départ, beaucoup de patients se sont plaints à cause du temps que cela peut prendre avant d’accéder aux soins pour lesquels ils sont venus à l’hôpital.

« C’est un dispositif ou un circuit qui nous permet d’éviter beaucoup de risques. Tous ceux qui avaient des signes qui plaidaient en faveur d’une éventuelle maladie à virus #Ebola, devraient bénéficier d’une observation et d’un isolement afin qu’ils puissent bénéficier d’un test. Et après, une fois que les résultats se révèlent négatifs, ils peuvent entrer dans l’hôpital. C’était une façon d’éviter que les malades d’#Ebola ne puissent être en contact avec d’autres malades », explique-t-il pour rappeler le contexte.

Mais jusqu’ici, « nous continuons à écouter les malades et faire un screening, c’est-à-dire désinfecter les pieds et prélever la température générale, dès qu’ils arrivent à l’hôpital, mais nous ne procédons plus à l’isolement. Ceux qui nous fréquentaient habituellement savent cela et ce n’est plus un problème », assure le Dr Bienvenu Kasula.

Aujourd’hui, la population a compris l’importance de cet exercice. De sorte que passer plus de temps dans un centre hospitalier à cause du triage est considéré comme un mal nécessaire. Des malades rencontrés à l’hôpital Matanda ont d’ailleurs reconnu que ce procédé prenait du temps, bien sûr. Mais par les temps qui courent, disent-ils, cela est devenu normal. Pour certains, le contrôle de la température corporelle fait finalement partie intégrante des étapes d’accès à l’hôpital et aux soins.

« Avant, le système de triage nous prenait beaucoup des temps, mais maintenant nous sommes habitués, nous ne comptons plus sur le temps que cela peut nous prendre. C’étaient des choses nouvelles auxquelles on n’était pas habitué encore. Par exemple quand on nous amène brusquement une nouvelle activité que nous ne comprenons pas, en plus on ne connaissait pas exactement quoi faire. Mais nous sommes déjà habitués à l’activité et nous comprenons de quoi il s’agit», affirme un patient.

Rappelons que presque toutes les structures des soins de la ville de #Butembo ont installé un système de triage et celles qui les avaient déjà les ont renforcés. Même si l’épidémie n’existe plus à l’Est du pays, la surveillance et la prévention restent de mise pour parer à toute éventualité.