#Kayna est l’une des zones de santé de la province du #Nord-Kivu touchée par la récente épidémie d’#Ebola à l’#Est du pays. Suivant la chaîne de l’épidémie, cette zone a connu la maladie suite à la flambée des cas positifs dans la ville de #Butembo et ses environs. Car plusieurs personnes fuyaient les équipes de riposte parce qu’elles ne croyaient pas à l’existence de ce virus. Et ce déplacement avait engendré l’expansion du virus. #KomaEbola a rencontré Muhasa Joseph, un habitant de Kirumba qui avait accueilli les premiers malades d’#Ebola dans la localité.

La localité de #Kirumba est située dans la zone de santé de Kayna, au Sud de #Butembo, dans le territoire de #Lubero. Peut-être que cette zone n’aurait pas été contaminée par #Ebola si la communauté avait pris conscience de l’existence de la maladie bien avant. Les premiers cas positifs étaient arrivés de #Butembo et c’est la famille de Joseph Muhasa qui les avait accueillis.

Au lendemain de leur arrivée, ces visiteurs ont commencé à pressentir des malaises. Ne connaissant pas #Ebola, Muhasa Joseph pensait qu’il s’agissait du paludisme, la maladie fréquente dans la zone. C’est à sa grande surprise qu’il apprendra que ses cinq proches étaient porteurs du virus #Ebola et trois d’entre eux ont trouvé la mort.

« J’ai accueilli des visiteurs, après j’ai su qu’ils souffraient d’#Ebola. Cela nous a mis dans   l’angoisse, nous les avions accueillis sans savoir qu’ils en souffraient et j’étais surpris. Si c’était la malaria ou une autre maladie, j’aurais pu supporter la peine », raconte-t-il. Car à cause de cette situation, dit-il, il a été qualifié de « porte-malheur » dans la communauté à #Kirumba et ses enfants chassés de l’école.

« Quand on a confirmé que c’était #Ebola, j’ai été traité de sorcier.  Mes amis ont cessé de me fréquenter. Dans la communauté, on disait que c’est moi qui avait apporté #Ebola chez nous, et mes enfants ont même abandonné les études. J’avais été bouleversé par cette situation ; et c’est ainsi que j’ai développé la maladie d’hypertension », témoigne-t-il avec amertume.

Aujourd’hui, M. Muhasa se lance dans la sensibilisation de la communauté sur la santé. Il demande à tous de respecter les conseils des soignants. Au cours de la dixième épidémie d’#Ebola, la zone de santé de #Kayna avait notifié une quarantaine des cas confirmés, parmi lesquels 14 décès et 26 guéris.