Dans les centres de traitement #Ebola (CTE), tous les cas confirmés signent un document appelé « consentement » avant de commencer leurs soins. Mais beaucoup de personnes considèrent cet exercice comme un « arrêt de mort ». #KomaEbola s’est intéressé à ce sujet dans cette édition.

Anselme Kambale Mungwayiteka est un guéri d’#Ebola soigné au CTE de #Beni. Il a lui aussi signé ce document. Il raconte : « Quand le résultat est sorti, j’ai signé un document. Moi-même je ne voulais pas le signer parce que je ne savais pas le contenu. Mais juste après les explications, j’ai pris le document, je l’ai lu et j’ai vu qu’il contenait des informations sur la prise en charge ». Il dit avoir signé le consentement sans aucune pression, sans aucune contrainte. 

ll explique aussi qu’au CTE, toutes les conditions sont réunies pour permettre aux malades de comprendre le contenu avant de le signer. « Si vous parlez kinande par exemple, on vous explique le document en kinande en vous disant le pourquoi de ce document. Si vous parlez swahili, on vous parle en swahili », décrit-il.

Concernant la rumeur selon laquelle signer ce consentement équivaudrait à un « arrêt de mort », Kambale Mungwayiteka répond : « Moi-même j’avais eu peur avant de signer parce que je pensais que les médecins avaient constaté que j’allais mourir incessamment (…) ».

« Je pensais que juste après avoir signé, si je mourais, peut-être qu’ils iraient brandir le document dans ma famille pour dire ‘’voyez votre fils a signé de lui-même ce document’’ », poursuit-il.

Selon le Dr Camara Alseny Modeste, coordonnateur de la recherche clinique et thérapeutique au CTE de #Beni, le consentement n’est rien d’autre qu’un outil administratif qui démontre l’adhésion du patient à son processus de traitement.

« Nous demandons leur consentement pour qu’on puisse ensemble traiter leur maladie », dit-il avant de poursuivre sur les produits utilisés.

« C’est des médicaments qui sont en expérimentation, c’est des médicaments qui ne sont pas homologués. Mais l’Etat congolais a vu que ces médicaments ont une efficacité. (…) Le comité éthique congolais connait déjà l’utilisation de ces médicaments », explique-t-il.

Le consentement prouve aussi que « ce n’est pas en cachette que nous faisons notre travail. Selon lui, ce n’est pas la première fois que ces médicaments sont utilisés. Ils ont prouvé leur efficacité en Europe et en Afrique de l’Ouest lors de l’épidémie d’#Ebola en Guinée, en Sierra Léone et au Libéria. « Toutes les personnes qui ont fait la maladie pendant cette épidémie en ont bénéficié. Donc ce n’est pas seulement au Congo », conclut-il.