La riposte contre la maladie à virus #Ebola a connu de grands défis communautaires dans la zone de santé de Beni, l’une des zones les plus affectées par l’épidémie. En dehors des failles reprochées à la coordination de la riposte, les cas de résistance communautaire sont cités parmi les causes de cette situation. Mais l’engagement de la société civile aura été déterminante pour mettre fin à cette résistance et arriver finalement à contrôler l’épidémie.

Manque d’information fiables, dénis de la maladie, manipulation politique, résistance communautaire, insécurité…la lutte contre la maladie à virus Ebola a été très difficile à Beni.  Dans cette situation, la contribution des organisations citoyennes locales a été essentielle. C’est ce qu’explique Clovis Mutsuva du groupe de pression LUCHA, Lutte pour le Changement.

« Les gens n’avaient pas encore entendu parler de la maladie à virus #Ebola. Et les politiciens qui devaient informer la communauté et donner des clarifications sur cette maladie et dire la vérité à la population ne l’ont pas fait. Ils ont plutôt politisé l’épidémie. Certains disaient qu’#Ebola n’existe pas et que c’était une façon de venir extrémiser encore la population de la région de #Beni », explique Clovis Mutsuva.

« En plus de cela, ajoute-t-il, au début de l’épidémie, le ministère de la santé n’avait pas encore pu associer les natifs dans la riposte. Voilà ce qui a était à l’origine de la résistance ».

Pour briser cette résistance, les organisations et les associations locales se sont impliquées dans la sensibilisation. Des visites guidées ont été effectuées pour démystifier les  Centres de traitement (CTE) ainsi que d’autres activités communautaires comme décrit Espérance Kazi, coordonnatrice de l’organisation One Girl One Leader, une structure de la société civile de #Beni.

« L’équipe de la riposte avait compris que c’était important d’associer aussi les organisations locales. Les femmes qui étaient plus victimes et les enfants ont été sensibilisées et les femmes se sont engagées pour combattre cette maladie. (…) On faisait aussi du porte à porte, on allait dans les associations des jeunes pour empêcher la propagation des rumeurs. On a même demandé à quelques victimes d’#Ebola de témoigner, et avec cela, facilement les gens étaient convaincus et commençaient à croire à existence de la maladie », témoigne-t-elle.

Si tout se passe comme prévu, la fin de cette épidémie qui a duré plus d’une année, sera déclarée le 12 avril prochain. Et la société civile promet de continuer à sensibiliser les communautés, surtout qu’une autre épidémie est déjà signalée dans la province, le Coronavirus. C’est ce qu’affirme  Blaise Kilima, coordonnateur de l’action globale intégrée pour la réhabilitation.

« Nous étions habitués à l’épidémie de choléra,  et #Ebola est apparu et nous l’avons vaincu. Les mêmes mesures qu’on a utilisées pendant l’épidémie de la maladie à virus #Ebola, nous allons encore les utiliser en sensibilisant la communauté. C’est à la communauté maintenant de s’approprier les actions communautaires », promet Blaise Kilima.

Selon les chiffres officiels, la zone de santé de Beni a enregistré 721 cas confirmé d’#Ebola dont 465 décès.